Lukas Dhont, l’arrache-cœur !

Lukas Dhont, l’arrache-cœur !

Notre dernier palmarès des Lobby Awards a recélé des très grands noms : Peter Piot, Laurence Massart, Wilson Fache, Eric Domb, Lost Frequencies, Simon Gronowski, etc… Et ce n’est pas peu dire ! La preuve, cette semaine, avec un Leader Artistique pas comme les autres. Et encore une fois, ce fût l’émotion…

Si pour certains, être artiste c’est un business comme un autre, la grande majorité du public a une réelle fascination pour cette dernière catégorie. Il faut reconnaître que cette profession attire la lumière à tous les niveaux de la société. Même si celle-ci s’est éteinte pendant la crise sanitaire du Covid. Eh oui, on sait comment les artistes ont été impactés par cette catastrophe, avec la fermeture quasi complète de ce secteur soi-disant « pas essentiel« …

Notre pays regorge de talents, ce n’est pas nouveau. Démonstration quand même ! On ne doit pas vous expliquer les succès ici et à l’étranger d’artistes comme Pierre de Maere, Angèle, Stromae, Pommelien Thijs, Stéphane De Groodt, Benoit Poelvoorde, etc … Alors, revenons à nos moutons, ou plutôt à notre artiste désigné. Lors de sa délibération, notre jury a notamment évoqué Prométhéa. Référence en Belgique en matière de mécénat, l’asbl favorise les échanges entre les différents acteurs du mécénat issus du monde politique, économique et culturel. Autre structure ayant été remarquée : La Fondation Blan de Thomas de Wouters. Située entre deux immeubles du Boulevard Général Jacques… avec un jardin suspendu, entre autres curiosités. C’est le cas chaque année, mais Philippe Geluck a aussi fait parler de lui. L’auteur du Chat a exposé les 22 (!) statues géantes de son personnage fétiche sur les Champs-Elysées, à Monaco, à Montreux,… et à Bruxelles bien sûr. Autre grand artiste belge reconnu internationalement : Magritte. Le musée qui lui est consacré, situé Place Royale à Bruxelles, a rouvert ses portes avec une pomme énorme sur le toit et une trentaine de nouvelles œuvres. A voir absolument si vous êtes amateur de surréalisme. Enfin, au rayon cinéma, Virginie Efira et Bouli Lanners ont remporté tous deux un César. Et pas des moindres…

Mais un autre belge, dans le domaine du cinéma, s’est particulièrement illustré. Et c’est à la prestigieuse cérémonie des Oscars, en étant nominé, qu’il s’est distingué avec son film « Close ». Vous l’avez compris, notre Lauréat est le réalisateur Lukas Dhont. Ce gantois au visage d’ange s’était fait connaître grâce au film « Girl » qui retrace l’histoire d’un jeune danseur transgenre. Cette histoire est tout simplement bouleversante de sincérité, au point d’avoir ému le Jury de la sélection “Un certain regard” dans le cadre du Festival de Cannes où, en 2018, « Girl » est primé par la Caméra d’or du meilleur premier film d’un réalisateur. Rien que ça !

Pour son deuxième long-métrage, celui qui lui a donc valu cette nomination aux Oscars mais aux aussi aux Magritte et aux Golden Globes, notre compatriote a changé de thématique, tout en gardant un sujet fort en émotion. Une histoire d’abord si belle, puis tellement tragique, d’une amitié entre deux adolescents de 13 ans, admirablement incarnée par deux jeunes acteurs entourés par Léa Drucker et Emilie Dequenne. Un film hyper sensible, avec les sentiments exacerbés d’adolescents au point qu’il se passe l’impensable. Et, fait, remarquable, ce film passe du néerlandais au français… Comme une couque !

Lukas Dhont, par son œuvre, parvient toujours à faire passer un message. Message d’humanisme et de tolérance. Il ne fait pas des films « pour passer le temps« . Et en seulement deux long-métrages, il a réussi à imposer sa patte singulière ici, et bien au-delà de nos frontières. Un surdoué qui fera encore, nous en sommes convaincus, rayonner les couleurs de la Belgique pendant très longtemps.

Si vous voulez en savoir plus sur ce génie de Lukas Dhont, rendez-vous dans le dernier LOBBY ICI en page 60 !

En attendant, savez-vous ce que disait Sacha Guitry, un des plus grands artistes français de son époque, sur nos compatriotes ? « Les Belges sont des petits malins : ils ont pris son appétit à l’Allemand, son sérieux à l’Anglais, son esprit au Français. Quant à moi, ils m’ont pris le cœur !« . Sacré Lukas Dhont ! Avec ses deux chefs-d’œuvre, il ne nous l’a pas pris, le cœur, mais arraché !

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