Suite (et pas fin) de notre série sur l’art de vivre qui peut également se trouver là où on ne l’attend pas …
On l’a vu, l’art de vivre se trouve un peu partout. Et chacun peut le définir à sa façon : selon le genre de vie qu’il mène, les activités qui rythment sa journée, les lieux et les réseaux sociaux qu’il fréquente. Mais justement, l’accumulation de ces sollicitations peut poser des problèmes à certains. En effet, nous vivons dans un monde dominé par l’hyper connectivité, le stress et la suractivité. En bref : nous sommes sans cesse poussés à en faire plus, à être en mouvement constant, à vouloir optimiser la moindre minute… sans prendre le temps de relâcher la pression. Or, qui n’aime pas de temps en temps se poser et, même, profiter d’un bon moment où on ne fait rien ? Et si cette notion du « rien faire » participait aussi à notre art de vivre ? Eh bien, c’est ce que propose un nouveau concept venu de nos voisins hollandais. Là-bas, on appelle cela le Niksen. Le terme « niks » signifiant « rien » dans la langue de Vondel.
Regarder les gens passer, contempler les vagues, lever la tête vers le ciel ou encore observer les animaux… Des petits gestes simples qui auraient, selon le mouvement Niksen donc, de nombreux bienfaits sur notre santé mentale. Le concept est on ne peut plus simple : ne rien faire… est la seule chose à faire !
Ce concept nous en rappelle d’autres : le « lagom » suédois, le « koselig » norvégien, le « kodikas » finnois ou encore le « hygge » danois qui invitent tous à enfiler des grosses chaussettes et à se mettre devant la cheminée pour un moment cocooning. Mais le Niksen va encore plus loin, car s’il invite à un lâcher-prise complet, cet art de vivre-là consiste à ne rien faire, sans éprouver une once de culpabilité. Une manière de penser typiquement hollandaise ! Et de manière générale, on constate que toutes ces philosophies incitant à profiter du moment présent et à savourer des bonheurs simples ont vu le jour en Europe du Nord. Dont nous faisons partie.
Si ces nouveaux mantras qui s’inspirent de la mode de la « slow life » peuvent paraître séduisants, par contre ils ne conviennent pas à tout le monde. Dès lors, d’où vient la popularité grandissante du Niksen ? En réalité, la médiatisation de cette intrigante notion est passée par les États-Unis. Et par un article publié dans le New York Times que l’on doit à Olga Mecking, une journaliste et traductrice polonaise vivant aux Pays-Bas. Aux États-Unis donc, où le niveau de stress est de plus en plus important, sa démarche a été bien accueillie par les scientifiques et le corps médical. Elle qui avoue que ne rien faire n’est pas son point fort s’est alors lancée dans « Le livre du Niksen », un bouquin de référence qui approfondit la réflexion… mais ne donne pas de leçon. « Je ne voudrais pas que les gens se sentent nuls parce qu’ils n’arrivent pas à ne rien faire. D’ailleurs, si on est trop stressé, on peut se sentir très mal à l’aise en essayant de ne rien faire. Niksen est plus un moyen de gérer le surmenage. Un peu de stress est sain, car il nous motive. À l’époque moderne, c’est le stress chronique qui est devenu le problème. »
Le Niksen serait donc bon pour notre santé mentale. Plusieurs éléments probants abondent dans ce sens. Premièrement, en ne faisant rien, on permet à notre corps de récupérer de l’énergie. Et donc, d’agir sur la fatigue. On constate aussi de nombreux effets bénéfiques sur les personnes stressées ou anxieuses. Le fait de se couper du monde et de stopper le flux continu d’informations diminue considérablement les tensions. Enfin, mettre son cerveau au repos aide également à éliminer les pensées anxiogènes. Le Niksen aide à se déconnecter et à arrêter de penser à tout ce qui nous préoccupe au quotidien et qui nous angoisse. Ainsi on lâche prise, on évacue la pression et on réduit la charge psychologique. Et maintenant, le plus important : le Niksen est à la portée de tous ! Alors qu’attendez-vous pour… ne rien faire ?
Si vous voulez apprendre à ne rien faire et en savoir plus sur le Niksen, rendez-vous dans le dernier magazine LOBBY ici.
En attendant, si vous voulez la preuve que ne rien faire rend heureux, repassez-vous le film « Alexandre le bienheureux », avec un magistral Philippe Noiret. Mais prenez garde : vous risquez de ne plus jamais sortir de votre lit !