Les hommes face aux enjeux hormonaux de la modernité

Les hommes face aux enjeux hormonaux de la modernité

Les bouleversements environnementaux et notre mode de vie moderne ont un impact direct sur l’équilibre hormonal masculin. L’augmentation des œstrogènes chez les hommes, liée aux perturbateurs endocriniens et aux habitudes alimentaires, entraîne des conséquences physiques et psychiques préoccupantes. Clara Materne, nutrithérapeute spécialisée en santé hormonale, décrypte les causes et les solutions pour contrer ce phénomène.

Un phénomène en progression inquiétante

Depuis les années 1930, la qualité du sperme humain s’est drastiquement détériorée, avec une baisse de 75 % du nombre de spermatozoïdes. Cette diminution alarmante s’explique en grande partie par l’omniprésence des perturbateurs endocriniens. Ces substances chimiques, présentes dans les plastiques alimentaires, les pesticides et certains cosmétiques, interfèrent avec le système hormonal et favorisent l’augmentation des œstrogènes chez les hommes.

Les études montrent que ces éléments agissent sur l’enzyme aromatase, responsable de la conversion de la testostérone en œstrogènes. L’effet cumulatif de doses minimes, connu sous le nom d’« effet cocktail », constitue une menace sous-estimée. En conséquence, de nombreux hommes développent des symptômes liés à un excès d’œstrogènes : gynécomastie (apparition de seins), accumulation de graisses au niveau des hanches, diminution de la masse musculaire et baisse de la libido.

© DR

Une exposition dès la vie fœtale

L’altération hormonale ne commence pas à l’âge adulte. Elle se joue dès la vie intra-utérine, période clé où les hormones façonnent le développement des organes et des fonctions reproductives. L’exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens, notamment via les résidus de pilules contraceptives dans l’eau potable et l’historique scandale du Distilbène, a entraîné des anomalies significatives chez les générations suivantes. Ce médicament, prescrit aux femmes enceintes dans les années 1950, a accru les risques de cancer du sein chez les filles et de cancer des testicules chez les fils exposés in utero.

Ces expositions précoces ont laissé des séquelles sur la santé hormonale masculine, exacerbées par des modes de vie modernes favorisant la sédentarité et la mauvaise alimentation.

Le rôle clé de l’aromatase

L’aromatase, enzyme qui convertit les androgènes en œstrogènes, joue un rôle central dans ce déséquilibre. Son activité est favorisée par divers facteurs environnementaux et comportementaux :

  • L’alimentation et les contenants alimentaires : Les aliments chauffés dans du plastique, les pesticides et les additifs alimentaires augmentent la production d’œstrogènes.
  • La consommation d’alcool et de café : La bière, notamment en raison du houblon, stimule l’aromatase, tout comme la caféine en excès.
  • Le surpoids et la sédentarité : Les tissus adipeux favorisent la production d’œstrogènes, créant un cercle vicieux où la prise de poids renforce le déséquilibre hormonal.

Comment rétablir l’équilibre hormonal ?

Face à cette problématique croissante, Clara Materne recommande une approche globale, alliant précaution environnementale et adaptation du mode de vie :

  • Éviter les perturbateurs endocriniens : Privilégier des contenants en verre, choisir des produits bio et sélectionner des cosmétiques exempts de substances toxiques.
  • Adopter une alimentation protectrice : Intégrer des aliments inhibant l’aromatase, tels que le jus de grenade, l’huile de bourrache et les graines de lin. Le zinc joue également un rôle clé dans la régulation hormonale.
  • Limiter l’alcool et la caféine : Réduire la consommation de bière et de café pour préserver un équilibre hormonal optimal.
  • Maintenir une activité physique régulière : L’exercice favorise la production de testostérone et limite l’accumulation de graisses, réduisant ainsi l’effet de l’aromatase.

Un enjeu de santé publique

Les transformations hormonales chez les hommes ne sont pas une fatalité. Une prise de conscience collective et des actions préventives dès la grossesse peuvent limiter ces altérations. La nécessité d’une réglementation plus stricte sur les perturbateurs endocriniens et d’une meilleure information sur leurs effets est cruciale pour préserver la santé des générations futures.

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