Les Wallons vont à la côte flamande et les Flamands (et les Hollandais) vont dans « les montagnes » ardennaises. Le refrain est connu. Certains n’hésitent d’ailleurs pas, comme l’humoriste flamand mais véritable belgicain, Bert Kruismans : « Pendant la saison touristique, les petites annonces locales et l’affichage communal interdisant les dépôts clandestins sont dans les deux langues. Le Café des Sports, centre d’asile pour les derniers Wallons de la région, est fermé depuis des années. Par contre, la brasserie de Beffe, où les Flamands sont chez eux, accueille ses visiteurs à bras grand ouverts. Bienvenue au Beffelyhills ! Au cas où vous vous le demanderiez, le nom a été trouvé par un Hollandais… ».
On vous parle ici d’un phénomène qui existe depuis longtemps. La Flandre a toujours adoré passer ses vacances dans les Ardennes. Mais depuis le confinement du Covid, le phénomène s’est très fortement accentué. Certains journaux flamands en font même leurs gros titres. Ainsi cet article du Morgen, paru à l’aube de la dernière rentrée, avec un titre qu’on pourrait traduire par « Les Flamands commencent à régner en maître en Ardenne ». Voilà qui donne le ton ! Et tout l’article est dans la lignée. Une habitante de Rendeux déclare ainsi : « « Depuis cinq ans environ, nous sommes envahis par les Flamands, qui achètent tout. Cela perturbe le rythme de cette région ». Et Madame d’indiquer toutes les directions du doigt : « Marche, Hotton, La Roche, c’est partout pareil. Et on ne parle pas de petits gîtes ». Car, même si cet afflux de visiteurs est bon pour l’économie, il n’est pas sans problèmes : fêtes jusqu’aux petites heures du matin, déchets sauvages le long des routes, supermarchés dévalisés en période de vacances…, la vie de certains locaux peut ressembler à un enfer en haute saison. Sans parler de la flambée des prix de l’immobilier que tout cela induit…