Belek, avec ses 17 parcours de golf est devenu en quelques décennies l’un des lieux préférés des golfeurs européens. Pourtant, rien ne prédestinait la Turquie à devenir un paradis golfique, à quelques kilomètres d’Antalya, là où l’histoire s’est écrite avec un grand H. Sous un soleil généreux, le sud de la Turquie, protégé par les montagnes, décerne bien des secrets.
C’est une destination prisée par les tours opérateurs du monde entier. Antalya et ses 2,5 millions d’habitants accueillent chaque année des centaines de milliers de touristes attirés par un soleil généreux et des plages de sable blanc. A 45 minutes de la métropole se trouve Belek, un petit village choisi pour sa position stratégique afin de devenir l’épicentre du golf en Turquie, sur des terrains appartenant à l’état laïc. En 1994, le National Club est inauguré, le premier d’une longue série de parcours auxquels seront bientôt associés des grands noms du golf européen tels que Nick Faldo ou Colin Montgomerie. Ici, dans cette forêt de pins proche de la mer, les parcours poussent comme des champignons. 14 clubs sont ainsi répertoriés, certains avec au moins 36 trous, ce qui porte à 17, le nombre de 18 trous à Belek.
Carya Golf Club
Plusieurs de ces parcours sont régulièrement classés dans le top 100 européen. Mais l’un de ceux-ci dénote par la qualité de son architecture, de son entretien et par la renommée de ses tournois qui sont en train d’écrire les lignes de sa « jeune » histoire : Carya Golf Club. Citons ces quelques noms célèbres : Brooks Koepka, Justin Rose, Tyrell Hatton… tous ont en commun le fait d’avoir été vainqueurs du Turkish Airlines Open. A ceux-ci s’est ajouté en cette année 2025 le nom du Français Martin Couvra. Même notre compatriote Nicolas Colsaerts a brillé en 2017 lorsqu’il a terminé runner-up du tournoi alors richement doté sur le feu European Tour (appelé depuis lors DP World Tour). Fruit du rêve de Fikret Öztürk, un riche entrepreneur célèbre pour avoir fondé la société pétrolière turque Opet qui fournit notamment le carburant à la flotte de Turkish Airlines, Carya Golf Club est cité parmi les 50 plus beaux parcours de tout le continent européen. Le président Barack Obama -grand amateur de golf- est d’ailleurs venu le constater en visitant, en personne, le club au moment de son ouverture en 2008. Plus tard, en 2013, même Tiger Woods a fait le déplacement. C’est dire ! A la manœuvre dès les premiers coups de pioches, Peter Thomson, quintuple vainqueur de The Open a souhaité créer le premier Heatland de Turquie, inspiré par les modèles du Royaume-Uni. C’est entre les pins et une forêt d’eucalyptus que Carya Golf Club a donc vu le jour. Ce tracé challenging a tout pour plaire aux bons joueurs de golf : une belle longueur (Par 72, 6.605m), des plans d’eaux redoutables et un tracé varié qui mérite réflexion. Les index plus élevés trouveront également du plaisir dans ce décors luxuriant où même des tortues peuvent être aperçues, sortant la tête de leur carapace. Sur l’aller, les magnifiques trous 5 (Par 4, 364m) et 6 (Par 3, 177m) dénotent avec leur plan d’eau respectif. Sur le retour les trous 10 (Par 5, 496m) et 11 (Par 4, 343m) s’avèrent redoutables, tout comme le trou 18 sur lequel, depuis les backs tees, vous pouvez admirer une grande maquette d’un avion de Turkish Airlines. Enfin, notons que Carya Golf Club fût précurseur en Turquie dans l’installation de spots de lumières qui permettent de jouer la nuit ! Un must dans une partie du pays où les températures avoisinent parfois les 40 degrés en été, et où les parties de golf se déroulent plutôt en fin de journée, lorsque les températures redeviennent plus fraîches.
Cullinan Links Golf Club
Autre parcours qui peut se jouer en mode nocturne, celui d’Aspendos Course (Par 71, 5463m), le plus petit parcours de Cullinan Links Golf Club. Vous avez bien lu le mot : Links. Certes ce resort n’a ni le climat, ni les points de vue spectaculaires de certains links écossais, mais la mer est bien visible sur le grand parcours, celui d’Olympos (5641m, Par 71). Convenant aux golfeurs de tous niveaux, Olympos Course se distingue par un côté scénique bien présent sur plusieurs trous du parcours. On pense notamment aux trous numéro 2 (Par 3, 156m) et 3 (Par 5, 515m) qui longent la plage derrière de grands lits utilisés pour la relaxation. Le trou numéro 5 n’est pas non plus dénué de charme. Ce Par 4(350m) longe un fleuve plongeant directement dans la mer. Très ouvert, il permet aux longs frappeurs de se faire plaisir, notamment sur les 11 et 13, deux courts Par 4 de moins de 300 mètres dont les greens sont attaquables depuis le tee de départ pour les joueurs les plus longs.
Gloria Golf Course
Arrivé à Gloria, on ne peut s’empêcher de fredonner le refrain de la célèbre chanson d’Umberto Tozzi. Malgré son jeune âge avec une ouverture en 1997, le complexe fait partie des plus anciens de Belek. Ici, on dénombre 45 trous : le Old course (Par 72, 6529m), qui a l’étiquette de parcours championship, le New course (Par 72, 6523m) qui reste un challenge golfique intéressant et un compact course de 9 trous. Le Old course est un vrai test de golf avec une longueur de parcours bien au-delà de la moyenne (le trou numéro 15, un Par 4 de 449m est monstrueux). Il dispose de 5 Par-5 et 5 Par-3, ce qui est assez peu conventionnel mais permet d’avoir une belle variation dans les trous. La pièce d’eau maîtresse autour de laquelle se trouvent les Par 3 des trous 7 et 14, le green du 13 et le difficile fairway du 8 fait office de juge de paix. Mais les trous 15, 16 et 17 sont particulièrement exigeants et demandent longueur et précision, pour ramener une carte correcte au clubhouse. Un clubhouse très agréable où vous pourrez boire un ayran et déguster… des pizzas, en repensant à la chanson d’Umberto Tozzi.
Dans un pays qui dénombre encore peu de golfeurs, Belek fait office de grand laboratoire à ciel ouvert. La Turquie l’admet, elle a créé ce projet pour attirer un public de touristes plus aisés vers ses contrées. Le golf turc est jeune et a encore une belle marge de progression pour arriver pleinement à maturité et devenir un pays de golf, qui touche toutes les générations, à l’instar de l’Espagne ou du Royaume-Uni.
Quant à Belek, c’est un véritable parc d’attractions golfiques qui attire même de nombreux Britanniques. Ceux-ci troquent volontiers la pluie écossaise et anglaise contre le soleil turc pour jouer au golf. Quant aux membres de la famille non-golfeurs, ils trouveront certainement leur bonheur dans les parcs d’attraction -au sens propre cette fois- de Belek, où quelques Disneyland locaux
se sont implantés.
Par Thibault Balthazar