Mis à jour le 23 juin 2022

En Belgique, comme ailleurs souvent, le sujet de l’argent dans le milieu du foot est tabou…

Par Shana Devleschoudere
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Maradona est mort pratiquement ruiné… Après une carrière sportive exceptionnelle, et la fortune qui va avec, il a sombré dans les erreurs, les problèmes, la drogue, l’alcool... et la faillite personnelle !

Maradona est mort pratiquement ruiné… Après une carrière sportive exceptionnelle, et la fortune qui va avec, il a sombré dans les erreurs, les problèmes, la drogue, l’alcool... et la faillite personnelle !

Cette semaine, toujours dans le cadre de notre série sur les différentes façons d’investir son argent, intéressons-nous à une catégorie professionnelle qui semble passée maître dans l’art… de mal utiliser son argent.
Les plus perspicaces de nos lecteurs l’auront deviné, nous parlons ici des footballeurs. Sans trop tomber dans les lieux communs, il faut reconnaître que les clichés sont tenaces. L’image du footballeur, doué mais un peu crétin, ne sachant trop quoi faire avec son salaire, et qui se retrouve finalement dans les mains d’agents véreux, cela nous semble une histoire connue. Alors, même si vous n’êtes pas fan du ballon rond, cette newsletter devrait vous apprendre des choses. Et, à la fin de votre lecture, vous connaîtrez les pièges à éviter !
On le sait, tous les joueurs de foot ne sont pas riches à millions. Les salaires des stars font scandale mais on oublie trop souvent que leur carrière est courte.
Evidemment, les salaires dans un club aux mains de quataris, comme le PSG qui peut se payer des stars mondiales, sont sans commune mesure avec ce qu’on trouve ici, en Belgique. Le sujet est assez tabou chez nous mais il semblerait que le joueur le mieux payé soit le gardien de Bruges (et doublure de Thibaut Courtois en équipe nationale), Simon Mignolet. En effet, Simon aurait un salaire qui tourne autour des trois millions d’euros brut par an… ce qui permet déjà de vivre confortablement.
Le salaire moyen en Belgique serait de l’ordre 200.000 euros brut annuels. Avec un tel chifffre, notre pays fait figure de parent pauvre de l’Europe. En Angleterre par exemple, considéré comme que le championnat le plus riche d’Europe, ce montant est multiplié par 10…
Ces gros gains peuvent faire tourner la tête des joueurs, parfois très jeunes. C’est un premier fléau. Mais il y en a un autre : certains joueurs ont mal préparé ou ne savent pas gérer leur après-carrière. En effet, il n’est pas toujours aisé de recommencer une nouvelle vie, pour certains loin du football, à 40 ans. Et les raisons sont multiples : argent qui coule à flots… puis plus du tout, carrière brisée, investissements douteux ou à risques, dettes fiscales, divorces coûteux, train de vie de star, addictions aux jeux et à l’alcool et à la drogue, conseillers véreux, effets néfastes de l’entourage (agents, amis, famille, …). Même les plus grands joueurs ont connu des difficultés à la fin de leur carrièrre. Maradona, Gascoigne, Best, etc, ce danger n’épargne personne.
Des solutions existent pour aider les joueurs concernés. Là encore, il y a pas mal de margoulins qui gravitent autour des fortunés et il faut bien faire son choix, sous peine de tomber sur un opportuniste qui, une fois qu’il aura pris tout ce qu’il y a prendre, disparaîtra.
En général, il vaut mieux porter son choix sur une société établie, ayant pignon sur rue. Ainsi, la société spécialisée en gestion de fortune Creutz & Partners, au Grand-Duché du Luxembourg, créée par un passionné d’un club de foot allemand. C’est cette passion qui lui a permis de se rendre compte qu’il y avait sans doute quelque chose à faire pour gérer les actifs des joueurs pendant, et après leurs carrières. Même si la société ne compte pas que des sportifs dans ses clients, ils sont de plus en plus nombreux et représentent aujourd’hui 10% de la clientèle. Tom Rasqué, un des dirigeants de l’entreprise, explique la mission de cette dernière : « Nous sommes assez fiers du fait que l’essentiel de notre clientèle arrive par le bouche à oreille, nos clients nous recommandent dans les vestiaires, nous sommes à leurs côtés non seulement durant leur carrière sportive mais aussi dans la deuxième partie de leur vie. Et ceux qui viennent chez nous ne nous quittent plus. Nous leur facilitons la vie quand ils changent de pays, en utilisant notamment des solutions d’assurance-vie, nous les aidons à épargner, à penser plus tôt à plus tard, à créer les bons réflexes, à se prémunir contre le risque de faillite quand même très présent si on n’y prend garde tout de suite. Nous leur permettons de se concentrer à 100 % sur leur parcours sportif ». On l’aura compris, le service est des plus complets.
Sans entrer dans les détails, notre interlocuteur connaît bien les problèmes que peuvent rencontrer ses clients : « C’est souvent un problème d’entourage. Vous avez 19 ans, vous arrivez dans une nouvelle ville, un nouveau club, vous vous retrouvez avec des revenus importants et, du coup, un nouvel entourage, très élargi, très intéressé. Tout le monde vous demande quelque chose, et c’est là que vous avez besoin de nous, d’un partenaire dans lequel vous pouvez avoir confiance. Selon leurs origines, il y a aussi culturellement chez certains sportifs le besoin, pour ne pas dire l’obligation morale, de soutenir la famille, les ainés, c’est encore plus délicat et difficile pour eux de s’émanciper financièrement » et de citer l’exemple de ce footballeur africain qui « évoluait dans une grande ligue européenne et qui vivait dans une villa avec vingt personnes, à ses frais ».
Pour terminer, précisons qu’il serait injuste de stigmatiser les footballeurs. D’autres sportifs sont aussi victimes de problèmes financiers. On peut citer l’exemple de la championne de tennis espagnole Arantxa Sanchez, arnaquée par ses propres parents. Dans l’actualité récente il y aussi l’affaire Boris Becker. Déjà plumé par son divorce à 25 millions d’euros, rattrapé par le fisc et auteur de placements hasardeux, l’ex-champion de tennis, qui a gagné
40 millions d’euros durant sa carrière, est en faillite personnelle. Il a déjà vendu aux enchères quelques uns de ses trophées afin d’éponger une partie de ses dettes. Et il vient d’être condamné par la justice britannique à 2,5 ans de prison pour fraude. Enfin, il y aussi l’ex-pilote de F1, Emerson Fittipaldi. Lui aurait des dettes s’élevant à 6,5 millions d’euros qu’il s’est engagé à rembourser. En attendant, plusieurs de ses biens, dont ses anciennes voitures de course, ont été saisis.
Décidément, avouons-le franchement… sport et placements financiers ne font pas toujours bon ménage.
Si vous voulez en savoir plus sur l’argent et le sport, allez sur le tourne-page du LOBBY 55. Et ce week-end, contentez-vous de regarder le foot ou la F1 à la télé. C’est moins risqué…