Envoyez la musique !

Envoyez la musique !

Paul McCartney et Michael Jackson, les deux monstres sacrés de la pop, étaient amis avant de s’écharper pour une histoire de gros sous. En expliquant à Michael Jackson comment capitaliser en rachetant des droits de chansons, Paul McCartney était loin d’imaginer que ce dernier allait racheter le catalogue des Beatles pour 47,5 millions de dollars, en 1985. En 2017, Sir Paul McCartney récupérait enfin les droits tant convoités.

En attendant la sortie du nouveau numéro de LOBBY qui arrivera en même temps que l’hiver et afin d’en deviner la thématique, prenons un chemin de traverse en vous parlant… musique. Et ce, dans le cadre de la préservation d’un genre de Patrimoine très spécial !

Ce patrimoine, c’est la… « Musique », que certains, incorrigibles, veulent rebaptiser « Business ». Ceux-là mêmes qui ne voient dans toutes formes d’art que ce que ça peut leur rapporter. Eh bien, on les plaint ! Cependant, il nous faut reconnaître que, particulièrement depuis la crise du Covid, le business model de l’industrie musicale a changé du tout au tout. Nous vous emmenons donc cette semaine derrière le rideau …

La crise du disque n’est un secret pour personne. Souvenez-vous, il y a quelques années, le piratage était en pleine expansion et les ventes de CD, DVD, et de tous les supports physiques étaient en chute libre. L’industrie culturelle tout entière a dû se réinventer et, pour le secteur musical, on a connu l’explosion des plateformes de streaming en même temps que le retour en grâce… du vinyle. Faire plus paradoxal, c’est compliqué !

Avec la baisse de leurs revenus sur les ventes (Deezer, Spotify et autres Apple Music paient très mal), les artistes se sont rabattus sur les concerts pour pouvoir continuer à vivre de leur art. En effet, se produire sur scène permet aussi de vendre du merchandising et d’ainsi gonfler quelque peu ses revenus en proposant CD, T-Shirt, mug ou même chaussettes à son effigie. Et, à ce propos, certains sont très inventifs. Mais la crise sanitaire et le confinement ont fait s’écrouler ce modèle.

C’est alors qu’on a vu une pratique, certes pas neuve, se répandre. Un grand nombre de groupes, chanteurs, auteurs/compositeurs célèbres, que l’on n’imagine pourtant pas parmi les plus démunis, ont ainsi décidé de céder pour une très grosse somme d’argent tout ou partie de leurs droits d’auteur ou d’enregistrement. Que ce soit à leur firme de disques attitrée (Sony, Universal, Warner, BMG) pour Dylan, Springsteen, Sting, Bowie, Paul Simon et Tina Turner, ou à des fonds d’investissement créés spécialement pour l’occasion (comme Hipgnosis Songs Fund fondé en 2018 par un ancien manager de Guns N’Roses) pour Elton John et Beyonce. Et certains vont encore plus loin et plus fort, à l’image du DJ français David Guetta qui a vendu sa discographie passée et … future à la Warner pour 100 millions de dollars. Eh oui, « Les grandes chansons, les golden hits ne meurent jamais et ont un rendement à long terme fiable, ce sont des actifs très lucratifs », assure un bon connaisseur du secteur. Contrairement à l’or ou au pétrole, ils sont insensibles à la conjoncture, on l’a vu lors de la pandémie.

Comme le monde est bien fait (ou l’inverse…), certains, très connus, font le contraire en récupérant leurs droits. Oui, vous avez bien lu. Ainsi, Sir Paul McCartney s’est-il battu durant des années pour récupérer les droits sur les chansons des Beatles perdus au fil du temps par des mauvais contrats (avec Michael Jackson) ou des erreurs de jeunesse. S’estimant spoliée, elle aussi, par un management peu scrupuleux, Taylor Swift a fait plus fort lorsque le nouveau patron de son label a décidé de vendre dans son dos, pour 300 millions de dollars, ses six premiers albums à un fonds d’investissement de Los Angeles. La chanteuse ne s’est pas laissé faire, et a trouvé la faille, conseillée par une armée d’avocats de haut vol. Désormais hébergée par Universal, elle a tout simplement réenregistré les six albums, à l’identique. Pour le reste, elle a pu compter sur les « Swifties », le petit nom de ses fans. Résultat : un carton plein pour les nouvelles « Taylor’s versions ». Et un KO debout pour les financiers aux dents longues qui avaient pensé décrocher le jackpot. Et ils l’avaient bien mérité… le KO !

Pour en savoir plus sur cette industrie universelle que nous sommes beaucoup à financer, rendez-vous dans le prochain LOBBY qui sortira le 26 novembre. Sa publication sera accompagnée, comme à l’accoutumée, d’un Forum qui sera accueilli dans le formidable Musée Magritte et qui portera sur le thème : « Préserver un Patrimoine : nécessité ou volonté ? » On a comme l’impression que certains pourraient en faire une chanson… Non ?

Pour terminer, si vous doutiez de ce que peut représenter comme revenu potentiel un bon tube musical, rappelez-vous de la saga « Ça plane pour moi ». Un tube inattendu qui a fait le carton des cartons. Encore aujourd’hui, d’ailleurs. Après des années de bataille juridique il a fallu accepter de reconnaitre que la voix sur l’original n’était pas celle de Plastic Bertrand mais celle de feu Lou Deprijk. Lou qui, en plus, avait réalisé la musique. De quoi vivre confortablement pour la fin de ses jours. Ce qui a été le cas !

1600 1200 High Level Communications

Abonnez-vous !

Abonnez-vous à l’un de nos magazines ou à l’une de nos newsletters.

Recherchez un article
Préférences de confidentialité

Lorsque vous visitez notre site web, celui-ci peut stocker des informations via votre navigateur provenant de services spécifiques, généralement sous forme de cookies. Vous pouvez ici modifier vos préférences de confidentialité. Il convient de noter que le blocage de certains types de cookies peut avoir un impact sur votre expérience sur notre site Web et sur les services que nous sommes en mesure d'offrir.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services.