Il existe de nombreuses personnes, y compris parmi les golfeurs et golfeuses du dimanche, qui regardent très peu leur sport favori à la télévision. Dans ce cadre, et concernant le grand public en général, la Ryder Cup est sans conteste LA vitrine du golf. Pour rappel, c’est l’un des événements sportifs qui attirent le plus de téléspectateurs derrière leur écran, étant seulement dépassé par les finales de Superbowl, de la Coupe du monde de football ainsi que la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques.
Dans ce cadre, ceux qui apprécient la Ryder Cup pour ce qu’elle est vraiment, à savoir un combat acharné entre les douze meilleurs joueurs européens et les douze meilleurs Américains, seront un peu interloqués, voire déçus, de ne plus voir à l’oeuvre des joueurs qui ont participé à la légende de ce Trophée tant convoité depuis 1927. Exit Sergio Garcia, le détenteur du record de points dans cette épreuve (28,5), Ian Poulter et son fighting spirit si particulier, ou encore Lee Westwood ou le capitaine déchu Henrik Stenson côté européen. Tandis que le team US sera privé quant à lui de l’ex-numéro 1 mondial Dustin Johnson, de Bryson DeChambeau ou de “Captain America” Patrick Reed. Sans oublier bien sûr Tiger Woods, qui ne joue plus qu’avec parcimonie, tandis que Phil Mickelson ne fait plus partie de l’équipe depuis sa dernière apparition en 2018. Le détenteur du nombre de matchs disputés (47) ne sera pas non plus aux côtés de l’équipe actuelle pour la soutenir, y compris comme vice-capitaine.
Nous ne reviendrons pas ici sur les raisons, et notamment la scission provoquée par l’avènement du LIV Tour, qui ont provoqué cet état de fait. Nous constatons juste que le spectateur lambda ne retrouvera pas de nombreux éléments qui ont fait, et qui font toujours, le succès d’un événement comme la Ryder Cup. Ce qui ne veut pas dire pour autant que les nombreux rookies sélectionnés ne répondront pas à l’attente, golfiquement parlant. Mais font-ils déjà tous partie de l’esprit insufflé depuis des décennies à cet événement par les plus grands noms du golf, tels notamment Seve Ballesteros ou Jack Nicklaus ? Nous nous permettons à tout le moins d’en douter. À eux de nous contredire, à l’image des jeunes Scandinaves Ludvig Aberg et Nicolai Hojgaard, voire de l’Écossais Robert McIntyre ou de l’Autrichien Sepp Straka au niveau du team Europe. Ou encore de Sam Burns, Wyndham Clark et Brian Harman côté américain, qui devront prouver qu’ils ont l’étoffe des légendes après avoir déjà remporté un succès dans un tournoi du Top mondial cette année.
Quoi qu’il en soit, il est temps que les instances mondiales du golf se réunissent pour régler les problèmes actuels, et que le public (et les téléspectateurs) retrouvent régulièrement tous les meilleurs joueurs mondiaux au sein d’un même tournoi. Sans quoi les audiences finiront par complètement s’effondrer, alors qu’elles sont déjà en train de s’effriter depuis de nombreux mois. L’ère post-Tiger Woods a décidément bien du mal à se dessiner.
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