Marc Vande Broek officie sur le Ladies European Tour depuis plus de 20 ans. Devenu arbitre de golf un peu par hasard, notre compatriote limbourgeois est aujourd’hui l’un des plus anciens garants des règles de Saint Andrews. Nous l’avons rencontré à Rabat en février dernier, lors du Trophée Hassan II.
Il fait une bonne quinzaine de degrés ce mardi de février aux abords des parcours de Dar Es Salam, lorsque nous arrivons dans la zone réservée aux arbitres. Nous passons la tête dans le local officiel du LET en demandant si Marc Vande Broek est disponible pour une interview. La réponse ne tarde pas : « The Belgian’s legend ? Sorry, he is on the Course, but comes back in 30 minutes ».

Après une petite demi-heure, nous rencontrons « la légende belge ». « Je profite du Pro-Am pour faire une petite reconnaissance du parcours, nous explique-t-il. La coupe Lalla Meryem débute jeudi et nous inspectons toutes les zones du terrain, méticuleusement, pour être certains de prendre les meilleures décisions lorsque nous serons appelés. »
Une décision arbitrale, ou ‘rulling’ en golf, aura souvent des conséquences importantes pour le résultat d’un tournoi. Un drop gratuit permet parfois de sauver un ou plusieurs coups. A l’inverse, une pénalité peut faire perdre plusieurs places, voire un tournoi, à une joueuse. Ce type de décision, cela fait 20 ans que Marc Vande Broek les prend, pour le meilleur et pour le pire. « Mon rôle, c’est de faire appliquer les règles de la manière la plus juste possible. Avec le temps, je suis devenu très strict et les joueuses le savent. Mais lorsque j’explique ma décision, il est assez rare que les joueuses la contestent. »

Du tennis, au golf
Joueur de tennis et proche du clan de Kim Clijsters, Marc a découvert le golf sur le tard, au Royal Limburg. « C’est un ami qui m’a proposé de débuter le golf et j’ai rapidement accroché. » D’un naturel curieux, le Limbourgeois s’est passionné petit à petit pour les règles du sport de Saint Andrews. « Il y avait des cours de règles à Bruxelles et je me suis inscrit. Je n’avais pas l’objectif de devenir arbitre, mais on m’a dit que c’était le but final de ces cours. Et j’ai fini par me laisser porter par l’aventure. »
Après quelques années à arbitrer en Belgique, on lui propose de passer les examens pour officier sur les différents Tours. C’est là que sa vie a changé. « Tout est allé très vite. J’ai suivi un stage en Italie et ensuite, passé l’épreuve finale à Saint Andrews. La difficulté c’est que tout était en anglais avec des textes très précis, à apprendre par cœur. J’ai terminé avec un très bon score et c’est comme cela
que tout a commencé. »
De grandes évolutions
20 ans plus tard, Marc a bien du mal à dénombrer tous les Majeurs et les Aramco -ces tournois avec les dotations les plus importantes du LET- sur lesquels il a officié. En regardant dans le rétroviseur, peu de choses ont finalement changé. « Oui, le Tour féminin a pris énormément d’importance sur la scène du golf international, on le voit à l’augmentation des dotations. Mais ce qui m’impressionne le plus, c’est l’évolution des joueuses qui frappaient au début de ma carrière des distances au drive de 220m et qui dépassent désormais, pour certaines, les 260 mètres carry. C’est assez hallucinant. »
Passé un temps par la fédération belge de golf, avant d’être rappelé comme arbitre sur la première division européenne féminine, Marc se voit poursuivre encore quelques années sur le Tour. « J’ai 69 ans, mais tant que la forme physique tient, je ne vois
pas pourquoi j’arrêterais. »
De son propre aveu, notre compatriote aimerait profiter de ses nombreux voyages à travers le monde, pour faire un peu plus de tourisme et jouer au golf. Mais ce bourreau de travail a toujours fait passer son métier avant ses petits plaisirs. En parlant de plaisir, l’un de ses souhaits serait de voir plus de Belges sur le LET, « mais dans notre pays, il est parfois difficile d’allier études et golf, ce qui explique que peu de joueuses parviennent à se hisser sur le Tour, alors qu’elles sont pétries de talent. » Qui sait, les victoires de Manon De Roey pousseront peut-être les jeunes joueuses à tenter un peu plus leur chance.
