Celle que tout le monde appelait affectueusement “Bébelle”, l’artiste Isabelle de Borchgrave est décédée le mois dernier. Que va-t-il advenir maintenant de son patrimoine immatériel qu’étaient son savoir-faire et sa marque ? Chez nos voisins français, la Mission Patrimoine a été confiée à Stéphane Bern. Sa tâche est d’identifier, sauver et valoriser le Patrimoine dans sa diversité. Et la loterie qui y est liée est un énorme succès !
Le prochain magazine LOBBY sera donc consacré aux Patrimoines. L’occasion d’en parler avec le Fondateur de la revue et … co-rédacteur de cette Newsletter du vendredi.
« Préserver un Patrimoine : nécessité ou volonté » ? Voilà une question qui fait débat, c’est le moins que l’on puisse dire. Ne reculant devant rien, la rédaction de LOBBY a décidé d’attaquer la question de front en y consacrant son prochain numéro. Celui de l’hiver. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet et de confronter les différents points de vue et les arguments y afférant, il nous semblait important de bien définir les contours de la question en compagnie de François Didisheim, le Fondateur de LOBBY.
Commençons donc par le commencement : Qu’entend-on, de nos jours, par Patrimoine : « Un mot particulièrement inspirant car il comprend toutes formes de notions dans lesquelles le commun des mortels peut s’accomplir : l’immobilier, la construction, l’histoire, la finance, l’art, la médecine, la culture, l’éducation, l’héritage, le savoir, etc. ». Le Patrimoine, ou plutôt les Patrimoines, on le voit, sont multiples. Les façons de les sauvegarder et de les transmettre le sont donc aussi. Ce qui entraine plusieurs questionnements …
Le Patrimoine est-il une affaire d’État ou une affaire de cœur ? En d’autres mots, est-ce aux autorités de sauvegarder ce qu’elles estiment comme Patrimoine ou aux citoyens de le faire, chacun selon ses critères et ses moyens ? « Des initiatives publiques, comme le « Loto Patrimoine » de Stéphane Bern en France, ou le succès de la « Journée du Patrimoine » chez nous, montrent que le soutien de l’État ou de célébrités renforce la mobilisation populaire autour de cette cause. En effet, le fonds « Loto Patrimoine » a permis de sauver de nombreux monuments français menacés, suscitant une vague d’intérêt et de financement sans précédent. Cependant, cette démarche touche aussi à l’idéologie Patrimoniale : préserve-t-on, à grand coût, ce qui compte pour tous ou pour certains ? » La question reste, pour l’instant, très ouverte …
Autre question : le Patrimoine appartient-il à tous ? Et Didisheim d’y répondre encore : « Non, le Patrimoine n’est pas seulement un héritage commun. Il touche aussi à la sphère privée. Nicolas D’Ieteren, en reprenant la participation de son cousin dans le D’Ieteren Group, montre à quel point le Patrimoine familial peut devenir un enjeu de concentration des pouvoirs ». Avec, forcément, un fort impact économique. « Dans un autre registre, le décès de la géniale créatrice Isabelle de Borchgrave laisse planer des interrogations sur l’avenir de sa marque. Ce patrimoine immatériel, son savoir-faire, perdurera-t-il ? » Le rôle des « héritiers », dans le Patrimoine familial, est donc prédominant. Et leurs volontés, leurs désirs et leurs aspirations sont déterminants.
D’autres problématiques seront abordées dans les semaines qui viennent. Et notamment : la différence entre mémoire et modernité, le sport et la culture comme vitrine patrimoniale ou même l’empreinte laissée par les célébrités à leur décès. Toutes ces questions seront abordées dans le prochain LOBBBY qui sera disponible dès le 26 novembre.
Pour terminer, laissons la parole à Lucie Aubrac, la célèbre résistante française qui, dans sa grande sagesse, a déclaré un jour : « Une œuvre d’art détruite, c’est le patrimoine de l’humanité qui est entamé, et c’est irremplaçable ». Nous allons le démontrer dans les prochaines semaines.