Voyage exclusif, historique, sensoriel et gastronomique dans le berceau de Lamborghini. Entre virages à négocier, boulons à resserrer, et tortellinis au ragù bolognais à savourer.
Sentir ce lien émotionnel se resserrer à chaque virage. Sentir la passion croissante à chaque changement de vitesse. Vivre le privilège d’entrer dans l’intimité de la production d’automobiles parmi les plus emblématiques au monde. Et conduire, encore et encore, à travers les collines de la région de Bologne, bercé par le rugissement inimitable non pas d’une, mais de cinq Lamborghini différentes, qui ne manquent pas d’émerveiller les passants. Ce n’est là qu’un aperçu de ce que réserve l’événement exclusif Behind the Scenes, Beyond Cars, organisé en décembre dernier par Automobili Lamborghini, la maison au Taureau fondée par Ferruccio Lamborghini en 1963, aujourd’hui propriété du groupe Volkswagen.
Tout commence à bord de la Lamborghini Revuelto, première supercar hybride rechargeable de la marque, équipée d’un moteur V12 atmosphérique, d’une boîte de vitesses transversale double embrayage à huit rapports, et de trois moteurs électriques. Le brief adressé aux participants – un cercle restreint de clients, journalistes et personnalités triées sur le volet – est clair : « Amusez-vous à explorer les 13 modes de conduite, dont certains 100 % électriques, et vivez pleinement cette expérience de pilotage. »
Inutile de nous le dire deux fois : un 0 à 100 km/h en 2,5 secondes plus tard, cap sur les collines sinueuses, à la recherche des virages les plus serrés, histoire de mettre à l’épreuve le système Lamborghini Dinamica Veicolo 2.0, garant d’agilité et de stabilité accrues. Dans cet exemplaire flamboyant orange fluo, impossible de passer inaperçu au moment d’arriver à la première étape : l’Antica Osteria del Mirasole, à San Giovanni in Persiceto. Là, nous attend un déjeuner de charcuteries fines, de crostinis, et de tortellinis artisanaux. À la sortie, nouveau défi, nouveau régal : prendre le volant de la Lamborghini Urus SE, direction les mythiques quartiers généraux de Sant’Agata Bolognese. En pleine digestion de tortellinis à la crème, on apprécie pleinement le confort du premier SUV du Taureau. Comme l’a résumé Rouven Mohr, directeur technique de la maison : « Une voiture fun to drive, alliant confort absolu, performance et dynamisme, pour une expérience hors du commun. » Rien à ajouter. Arrivés aux headquarters, nous ne manquons pas l’incontournable visite au Musée Lamborghini (ouvert au public sur réservation), où nous admirons les chefs-d’œuvre nés en ces lieux : la Miura, la Countach, la Huracán Performante… Puis retour au volant, et place à une légende parmi les légendes : la Lamborghini Diablo. Produite entre 1990 et 2001, son nom rend hommage à un taureau réputé pour sa férocité, le Diablo, élevé par le duc de Veragua, qui tua en 1869 le matador José De Lara, alias El Chicorro, dans un combat resté dans les annales de la tauromachie.
Dans l’univers du luxe, plus aucune marque ne se contente de vendre ses produits : elle se doit de créer des expériences, et de multiplier les collaborations. Behind the Scenes révèle ainsi les plus belles alliances de Lamborghini : avec The Italian Sea Group, pour le yacht Tecnomar for Lamborghini 63, fusion de l’expertise marine et de la puissance terrestre ; avec Tod’s, pour des collections de maroquinerie, chaussures et vêtements d’exception ; ou encore avec Ducati, pour donner naissance à la Streetfighter V4 Lamborghini, sublime résultat d’un projet conjoint entre les deux centres de design. Sans oublier bien sûr The Lego Group, qui reproduit en kits à construire certaines des icônes de la marque. Ces histoires animent les conversations lors d’un dîner raffiné à la Trattoria Le Marzoline, restaurant du Palazzo di Varignana, hôtel & resort où séjournent une certaine élite. Au menu : tortellonis ricotta-épinards, suivis d’un spectaculaire jaune d’œuf croustillant, nappé de crème de pommes de terre, poireaux et truffe noire.
Nouveau jour, nouvelle Lamborghini, nouveau briefing : prendre le volant de la mythique Murciélago LP640 Versace blanche nacrée de 2006, et la pousser à son maximum, sous une pluie battante. Comme s’il n’existait ni limitations de vitesse, ni conditions météo. Nous envisageons l’exercice avec grâce, élégance et discrétion… jusqu’à ce qu’une simple pause-café transforme la supercar en superstar, entourée d’enfants, d’adolescents et d’adultes en admiration. « Rien d’anormal », rassure l’équipe du Lamborghini Polo Storico, département dédié aux modèles classiques et à la préservation du patrimoine de la marque. « C’est la voiture de Batman Begins et des jeux vidéo Gran Turismo 7, Forza Horizon (versions 1-2-3-4), Drive Club… Les jeunes adorent. »
Avant-dernière étape : visiter les lignes de production, assembler des châssis, serrer des boulons, inspecter la qualité des cuirs… Tout cela sous le regard tantôt impassible, tantôt amusé, des véritables artisans de Sant’Agata Bolognese. Enfin, après avoir rendu les chaussures de sécurité et combinaisons spatiales obligatoires, nous montons à bord de « notre » dernière Lamborghini : la Gallardo, présentée au Salon de Genève en 2003, et surnommée baby-Lambo en raison de ses dimensions plus compactes. En dix ans, elle a conquis 45 pays, et a été produite à 14.022 unités, devenant ainsi l’une des supercars les plus vendues au monde. Destination finale : la Bottega Aleotti, adresse historique de la plaine bolognaise, que nul ne quitte sans avoir goûté aux ris de veau croustillants au beurre, suivis des mythiques tagliatelles au ragù à la bolognaise. Les Happy Few en sont ressortis very happy.
Par Gioia Carozzi