Souvent cité parmi les favoris lors des échéances importantes, Xander Schauffele est passé cette année dans une nouvelle dimension. Grâce à ses deux succès en Majeur (PGA Championship 2024 et The Open 2024), le Californien a d’ores et déjà inscrit son nom au panthéon du golf, mettant fin à une énorme anomalie.
Car il aura fallu le temps avant qu’ Alexander ‘Xander’ Viktor Schauffele ne décroche son premier sacre majeur à Valhalla, en mai dernier. … 7 ans après son arrivée en trombe sur le PGA Tour. Il sera pourtant passé tout prêt à plusieurs reprises, avant de décrocher le graal : 2 fois runner-up, 2 fois troisième et 12 fois classé dans le top 10 d’un Majeur. Mais la patience a fini par payer. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, il a ajouté un deuxième titre Majeur à son palmarès, deux mois plus tard au Royal Troon.
Un caractère discret
Loin des ‘spotlights’ appréciés par les McIlroy, DeChambeau ou Rahm, le natif de San Diego est connu pour son côté introverti. « C’est bien dommage, explique son compatriote Jordan Spieth, car c’est celui d’entre nous qui possède l’humour le plus ravageur du circuit. »
Son caractère multifacette, le numéro 2 mondial le doit peut-être à l’éducation multiculturelle distillée par ses parents. Son père Stefan, champion d’heptathlon Franco-allemand d’origine alsacienne, est son coach de swing de toujours. Sa mère, Chen Ping-Yi, dispose quant à elle d’une double-origine, taïwanaise et japonaise. Que ce soit lors de ses victoires de renom sur le PGA Tour (Genesis Open, Tour Championship, Travelers,…) ou sur le DP World Tour (HSBC Champions, Genesis Scottish Open), l’Américain ne montre que rarement ses sentiments. Rarement car nous nous souvenons de sa victoire aux Jeux Olympiques de Tokyo… dans le pays d’origine de sa maman, où il pleurait à chaudes larmes au moment de recevoir sa médaille.
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Petite taille, grand tempo
Moins long que les plus gros frappeurs du circuit, un déficit de puissance qu’on pourrait imputer en partie à sa taille moyenne d’1m78, Xander Schauffele a dû compenser. Son swing harmonieux, au tempo extraordinaire, lui donne une précision redoutable, autant sur le long jeu que sur les approches, le tout converti par un excellent putting. Mais c’est peut-être sur le plan mental que le golfeur fait désormais la différence, comme il l’a réalisée à The Open cette année. « Il y a des moments de calme et de stress quand on essaie de gagner un Majeur. J’avais déjà ressenti ces moments par le passé, quand je n’ai pas réussi à décrocher la victoire. Cela m’avait atteint. Cette fois, j’ai eu l’impression d’avoir plutôt bien résisté à la tempête quand il le fallait. »
Dans sa vie privée comme dans sa vie professionnelle, Schauffele s’expose peu. Il a rencontré Maya en 2014, à l’université. Le couple s’est marié en 2021, mais rares sont les clichés des deux tourtereaux publiés sur les réseaux sociaux… pour vivre heureux, vivons cachés comme le dit le dicton. Mais avec ses deux titres Majeurs et cette notoriété de plus en plus importante, y parviendront-ils encore ? Voilà une question qui doit trotter dans la tête du désormais double-vainqueur de Majeurs, qui s’est octroyé un peu de repos, dans la foulée de sa victoire avec l’équipe américaine en Presidents Cup.