Publié le 17 juillet 2024

La relève belge est-elle assurée ?

Par High Level Communication
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HOBART, AUSTRALIA - JANUARY 13: Elise Mertens of Belgium poses at Hobart's waterfront before taking a scenic flight during day three of the 2020 Hobart International at Domain Tennis Centre on January 13, 2020 in Hobart, Australia. (Photo by Mark Metcalfe/Getty Images)

HOBART, AUSTRALIA - JANUARY 13: Elise Mertens of Belgium poses at Hobart's waterfront before taking a scenic flight during day three of the 2020 Hobart International at Domain Tennis Centre on January 13, 2020 in Hobart, Australia. (Photo by Mark Metcalfe/Getty Images)

Alors que le tennis belge a connu une période dorée avec des figures de proue telles que Kim Clijsters et Justine Henin, une montée en puissance semble actuellement nécessaire pour raviver l’attention sur le tennis belge. Zizou Bergs en serait-il le nouveau messie ?
Où est passé le temps où les journalistes étaient autorisés à voyager en Australie pendant cinq semaines dans le sillage de Kim et de Justine pour ne pas manquer une minute de leurs exploits ? Où les journaux imprimaient des cahiers supplémentaires pour documenter une nouvelle performance sans faille de l’une des reines du tennis ? Où les chaînes de télévision mettaient la main à la poche pour retransmettre les matchs de démonstration ? Où le record du monde en nombre de visiteurs était atteint au Stade Roi Baudouin par 35.621 spectateurs venus assister à un match d’exhibition entre Clijsters et Serena Williams ? Où la Grand-Place de Bruxelles était pleine à craquer pour applaudir Henin après sa victoire à Roland Garros ? Difficile de ne pas être nostalgique de tous ces souvenirs. On a souvent dit qu’il ne servait à rien de comparer les époques, mais il est clair qu’avec nos deux compatriotes devenues chacune numéro un mondial, cette époque dorée ne reviendra (à priori) jamais. Mais ce fantastique morceau de l’histoire du sport belge est significatif de la manière dont le tennis patriotique a été mis en lumière depuis lors. La barre des attentes du grand public, et en particulier des profanes du tennis, a été placée si haut que personne ne l’a dépassée. David Goffin a fait un effort plus qu’honorable en 2017 – en tant que numéro sept mondial, et donc meilleur Belge masculin de tous les temps – qui est revenu le hanter les années suivantes. Elise Mertens a suivi assez rapidement avec une demi-finale à l’Open d’Australie mais, malgré une régularité fantastique et une carrière exceptionnelle – combien de joueuses sont à la fois numéro un mondial en double et dans le top 25 en simple ? – n’est pas toujours appréciée à sa juste valeur.

 David Goffin  (Photo by Clive Brunskill/Getty Images for The Laver Cup)

La chute de Goffin
Goffin a désormais plus de 950 matches au compteur et force est de constater que le moteur s’essouffle un peu plus ces dernières années. Cela fait depuis 2022 que notre compatriote n’a pas atteint le troisième tour d’un tournoi du Grand Chelem – un quart de finale à Wimbledon, perdu de justesse contre Cameron Norrie – et qu’il n’a pas battu des adversaires du top 20 mondial. La victoire contre Carlos Alcaraz est marquante, mais à Astana, le jeune Espagnol n’avait peut-être pas toute sa tête. Dès cette saison-là, la volatilité de Goffin est devenue le problème principal, sans compter sur ses nombreuses blessures. Une tendance qui s’est poursuivie en 2023. Il y a eu une victoire à Louvain-la-Neuve, une finale au challenger de Bergame et une défaite très honorable au troisième tour de Wimbledon contre Andrey Rublev, mais tout cela a été contrebalancé par quelques matchs perdus contre des joueurs bien au-dessus du top 200. Goffin a eu et a toujours du mal à trouver de la régularité. 2024 n’apporte aucune amélioration dans ce domaine, pour l’instant. Il y a de bons moments, comme les qualifications à l’Open d’Australie, à Rotterdam et à Indian Wells, mais ils ne sont guère suivis d’effets, ce qui fait également stagner son classement. L’ancien numéro un mondial reste intrinsèquement un grand joueur, mais la question est de savoir combien de temps il continuera à trouver l’envie de parcourir le monde, de jouer les qualifications et d’aller à l’Open d’Australie.

Une régularité qui fait sa force
Mertens a moins de raisons de douter. La meilleure joueuse de double au monde – elle vise une victoire finale à Roland Garros pour ajouter ce sacre à son palmarès – continue de tenir son rang en simple. Fin de l’année dernière, elle a remporté sa huitième couronne WTA à Monastir, où elle a défendu son titre. Sans aucun doute un exploit. En novembre 2017, elle est entrée dans le top 35 et n’a toujours pas quitté cette position. Son meilleur classement, la 12ème place, n’est cependant plus à portée de main. Surtout avec l’émergence de jeunes talents prometteurs et sa focalisation sur le double. Contrairement à Goffin, la régularité est le point fort de cette amoureuse des animaux. Sur les 28 tournois du Grand Chelem qu’elle a disputés jusqu’à présent, elle n’a échoué que six fois au troisième tour, des chiffres improbables. A cela s’ajoutent quelques belles exceptions – Mertens a éliminé Pegula à Roland Garros l’an dernier, ainsi que Kasatkina et Keys – alors que cette saison, elle a déjà enregistré une nouvelle finale à Hobart, son tournoi de prédilection. Mais c’est surtout en double que la numéro un belge excelle. Son partenariat renouvelé avec l’imprévisible Su-Wei Hsieh se traduit par des matchs géniaux sur les courts. Ses victoires à l’Open d’Australie et à Indian Wells lui ont valu un total provisoire de 20 victoires en tournoi, dont quatre en Grand Chelem. De tels chiffres vous placent sur les traces d’icônes comme Clijsters (41 titres en simple et 11 en double) et Henin (43 titres en simple et deux en double). Après neuf ans sur le circuit, Mertens en est à plus de 1000 matchs, mais son palmarès est loin d’être terminé. Et c’est tant mieux car, comme indiqué précédemment, la relève de la garde n’est pas encore pour demain. Mertens sera, à sa manière, une pionnière pendant quelques années encore. Sa non-participation aux Jeux olympiques est dommage à cet égard, mais ce n’est qu’un détail compte tenu des mérites qu’elle a acquis pour son pays.

 

 Zizou Bergs (Photo by Jason Koerner/Getty Images for AYS)

Le nouveau Messie ?
Il ne fait donc aucun doute que le tennis belge a besoin d’une bouffée d’air frais. Un nouveau visage capable de combiner des résultats frappants et une image attrayante avec beaucoup de charisme. C’est le cas de Zizou Bergs. Ce Limbourgeois de 24 ans a la personnalité, le tennis attrayant et le public – sur TikTok, Bergs compte 79 000 adeptes ! – pour assumer sans problèmes le rôle de figure de proue. Il ne reste plus qu’à ajouter les résultats. Zizou a réalisé de belles performances par le passé mais a été trop freiné par les blessures, les périodes de doute et le manque de régularité pour pouvoir réellement percer. Son tennis et son attitude ont gagné en maturité, son cadre s’est élargi – le dilemme des crampes, qui l’a gêné en Australie et au BW Open, semble avoir disparu – et l’expérience accrue joue progressivement un rôle. Mais encore une fois, les résultats doivent arriver. Lors de l’Open d’Australie, il a montré pendant un set contre Stefanos Tsitsipas que son tennis pourrait être meilleur sur la plus grande scène, puis lors de la Coupe Davis en Croatie où il a montré qu’il se sentait plus à l’aise sous la pression et la nervosité. En fin de compte, Bergs a besoin de passer au niveau ATP pour exploiter pleinement ses qualités. En tout état de cause, il pourrait être l’exemple parfait du tennis belge. Un homme qui aime les feux de la rampe et qui permet à d’autres jeunes comme Onclin, Colignon, Blockx ou Bailly de grandir tranquillement dans l’ombre. Les rois mages venaient de l’Est, le nouveau Messie aussi ?