Arthur Rinderknech
S’il est vrai que les blessures sont toujours gênantes pour les sportifs de haut niveau, c’est pourtant souvent eux qui en sont la cause ! Réactions stupides ou mauvais coups du sort. Partons à la découverte des blessures les plus stupide du monde du tennis.
Malchance… française !
C’est une fin en queue de poisson qui entrera dans le best of des blessures idiotes. A Roland Garros, alors qu’il avait produit l’un de ses meilleurs tennis pour mener deux manches à rien contre l’Argentin Tomas Martin Etcheverry, tête de série n° 28, Arthur Rinderknech s’est blessé en donnant un coup de pied rageur contre un panneau publicitaire, à proximité des boîtes où sont rangées les serviettes des joueurs. Résultat, le malheureux Français a finalement dû abandonner, après un traitement médical et une série de quatre défaites. « Je me sens très bien physiquement mais j’ai juste déconné, a reconnu le Français. J’ai shooté dans le mur, un peu d’agacement, à 2-0, quand je me fais breaker au quatrième.” Et si, finalement, son gros orteil n’a pas été cassé, son moral lui, l’a bel et bien été !
Pour l’un des compatriotes de Rinderknech, Julien Benneteau, les choses se sont passées différemment, mais tout aussi stupidement. Il y a 13 ans, alors qu’il disputait le tournoi d’Auckland avec son partenaire de double Nicolas Mahut, les deux amis décident de se rendre dans un restaurant japonais. Ce faisant, il décide d’utiliser les baguettes mises à sa disposition, ce qui est toujours un peu difficile au début. A tel point que Benneteau se blesse à l’auriculaire gauche lors de ses manœuvres, le poussant à renoncer à Auckland et à l’Open d’Australie ! Toute sa vie durant, il restera ainsi la risée de son ami Mahut et de la France entière ! Autre maladresse pour un autre Français, Jo-Wilfried Tsonga qui, se promenant à Toronto en 2012, heurte par inadvertance une bouche d’incendie avec son genou. Avec pour résultat huit points de suture et surtout, pas de tournoi à Cincinnati. Autre exemple, Gilles Simon, qui a réussi à se casser une côte en éternuant et s’est fissuré une vertèbre lors d’une séance de trampoline avec Gaël Monfils.
La guerre des nerfs
Henri Leconte a lui aussi été victime d’une blessure malheureuse, mais dont il est le seul responsable. Lors du tournoi de Milan en 1998, « Riton » est tellement énervé après une défaite contre Boris Becker qu’il tente d’apaiser sa colère dans les vestiaires en donnant un coup de poing sur une armoire en bois. Plus tard dans la journée, le joueur remonte sur le court en double avec Guy Forget. Le lendemain matin, le gaucher fantasque se retrouvera avec une main complètement enflammée, le contraignant à prendre une pause de six semaines. En double avec Martina Hingis, le suisse Marc Rosset a lui aussi connu l’infortune. Lors du match décisif de la finale, une décision arbitrale en faveur de Goran Ivanisevic et d’Iva Majoli, tombe sur la paire adverse. Déjà passablement énervé, Rosset tente alors d’évacuer sa frustration sur le panneau d’affichage accroché au fond du court. Son coup de poing bien ciblé traverse alors le panneau… pour se retrouver contre le pilier de ciment auquel il était suspendu. Résultat, une main cassée et une croix sur l’Open d’Australie et une partie de sa saison de printemps.
Pas de bol !
A l’occasion du tournoi de Miami en 2003, le Croate Goran Ivanisevic décide de se balader sur la plage de Key Biscane. Mauvais plan, puisque là, il marche sur un coquillage dont un morceau s’enfonce dans son talon. Un bien vilain morceau, puisqu’il a finalement dû être retiré chirurgicalement, ce qui lui a causé beaucoup d’inconfort et l’a éloigné du circuit pendant un certain temps. Michael Stich n’a pas pu invoquer une excuse aussi exotique en 1996 lorsqu’il est tombé dans un vestiaire de Milan en essayant d’enfiler son short. L’Allemand, vainqueur de Wimbledon, a tout de même tenté de limiter les dégâts (pour son ego) en posant le pied à terre, mais il s’est alors foulé la cheville, le contraignant à annuler sa participation à l’Internazionale di Lombardia.
La chute de Peter Polansky ne sera sans doute jamais égalée. A 17 ans, le Canadien a été appelé en dernière minute pour remplacer un joueur à Mexico. À peine arrivé, il se réveille à une heure du matin dans son hôtel, sentant la présence d’un homme armé d’un couteau. Paniqué, il brise alors une fenêtre et saute de trois étages. « Je me souviens avoir brisé la fenêtre », a déclaré Polansky. « L’instant d’après, j’étais au sol. » Heureusement, un buisson a amorti sa chute, mais la vitre brisée a causé des dégâts considérables. Amené d’urgence à l’hôpital, les docteurs parlent brièvement d’une possible amputation de la jambe. Heureusement, une opération de cinq heures et 400 points de suture se seront avérés suffisants. Le Nord-Américain, qui avait aussi été victime de somnambulisme dans son jeune âge, a dû passer plusieurs mois dans un fauteuil roulant. Et, si sa carrière n’a pas été compromise, on lui a toutefois conseillé de prendre des chambres au rez-de-chaussée pour le reste de sa carrière.
En 2009, Sam Querrey, ex-numéro 11 mondial, était alors en pleine ascension. Avant de partir s’entraîner pour le tournoi de Bangkok, le géant américain a voulu faire ses lacets et, pour ce faire, a posé son pied sur une table en verre. Sans doute en exerçant une pression un peu trop forte, puisque la table a cédé et Querrey s’est écrasé sur le plateau en verre, se blessant gravement au bras. À l’hôpital thaïlandais, les docteurs lui ont affirmé qu’il avait eu bien de la chance car un éclat était passé à un millimètre d’un nerf… Serena Williams a également joué un jeu dangereux un soir de printemps 2010. Le lendemain, la joueuse 23 fois victorieuse en Grand Chelem, devait affronter Kim Clijsters au stade Roi Baudouin de Bruxelles afin de faire valider le record du « match accueillant le plus grand nombre de spectateurs » au Guinness Book.
La veille donc, Williams est encore à Munich où elle sort d’un restaurant dans lequel elle a célébré son quatrième titre à Wimbledon, lorsqu’elle marche sur du verre avec ses sandales ouvertes alors qu’elle se dirige vers un taxi. Elle se blesse alors gravement aux pieds et est emmenée d’urgence dans un hôpital allemand où lui sont prodigués six points de suture dans le bas du pied gauche et douze dans le pied droit. Plus ou moins « sur pied », elle arrive le lendemain à Bruxelles afin d’assurer la prestation et confirmer les 35.681 spectateurs présents pour le match. Mais ensuite, ces blessures l’ont contrainte à faire l’impasse sur l’ensemble de la tournée sur dur dans son pays d’origine, dont l’U.S. Open ! La superstar américaine a dû passer par une intervention chirurgicale pour sauver sa carrière, ce qui s’est avéré être la bonne décision…
Attention cheville !
Kim Clijsters elle-même a subi une blessure mystérieuse dans des circonstances similaires. Lors de la fête de mariage de son cousin Tim Clijsters en avril 2011, la quadruple lauréate en Grand Chelem s’est blessée lors de quelques pas de danse endiablés. Pour plus de sécurité, Clijsters avait retiré ses talons hauts et dansait pieds nus lorsqu’elle a voulu éviter de marcher dans du verre brisé. Un faux mouvement de cheville qui a entrainé une grave entorse et six semaines d’arrêt. Clijsters n’a donc pas su se préparer pour Roland Garros, où elle s’est inclinée contre Arantxa Rus au deuxième tour. Et de cheville malheureuse, Tommy Haas peut également parler. En 2005 à Wimbledon, il joue son match de premier tour contre Janko Tipsarevic lorsqu’il marche sur une balle oubliée par un ramasseur de balles pendant l’échauffement du service et se foule la cheville. Haas tente tout de même d’entamer le match, mais jette rapidement l’éponge à 2-6, 1-2.
Mais, la palme des blessures idiotes revient à la blonde Genie Bouchard. La joueuse de tennis canadienne – plus influenceuse que joueuse professionnelle depuis plusieurs années – a vu toute sa carrière basculer à cause d’un petit moment d’inattention. En 2015, Bouchard, 20 ans à l’époque, était à l’U.S.Open pour disputer un match contre la future finaliste Roberta Vinci. Tard dans la soirée, elle prévient le physiothérapeute qu’elle se rend au centre physique pour y prendre un bain de glace. Elle se rend alors au vestiaire pour y prendre ses affaires, y fait quelques pas et glisse à cause de la pièce mal éclairée. Tombée la tête la première sur le carrelage, elle est victime d’une commotion cérébrale. Pas d’U.S.Open donc pour Bouchard qui se verra quand même indemnisée trois ans plus tard par la fédération américaine de tennis (USTA), condamnée par un tribunal new-yorkais pour ne pas avoir suffisamment mentionné que les vestiaires venaient d’être nettoyés et que les sols étaient glissants. Si le montant exact n’a jamais été dévoilé, il se dit qu’elle aurait tout de même empoché plusieurs millions de dollars pour régler l’affaire.