Hervé Camerlynck, directeur de la plateforme infobeton.be, est intervenu lors de notre FORUM de LOBBY IMMOBILIER en étayant son propos d’exemples, dont celui du Foodmet. Ce bâtiment est composé de structures modulaires en béton préfabriqué et il offre une multifonctionnalité « en hauteur ».
Le 10 juin dernier, lors de notre FORUM de LOBBY IMMOBILIER, Hervé Camerlynck, directeur d’infobeton.be, a partagé sa passion pour le béton qui est aussi solide que le matériau qu’il défend. Au programme : longévité, durabilité, modularité, mais aussi esthétique et adaptabilité. En bref : le béton a bien changé… et tant mieux pour l’immobilier ! Et donc, pour nous !
Un béton plus moderne que jamais
« Ceux qui disent que rien ne ressemble plus à un bloc de béton d’hier qu’un bloc d’aujourd’hui, c’est là que je les attends », lance avec malice Hervé Camerlynck. Et pour cause : le béton d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui d’hier. Recherche, contrôle qualité, compréhension des processus de dégradation, empreinte environnementale réduite… les avancées sont nombreuses, bien qu’invisibles. On oublie souvent qu’un bon béton, c’est d’abord un béton bien conçu, bien protégé, et adapté à son usage. « Le béton armé mal enrobé ? Oui, ça pose problème. Mais on sait aujourd’hui comment l’éviter », rappelle Hervé. Mieux encore : le béton s’affine esthétiquement, imitant la pierre ou le marbre, et devient un acteur à part entière de l’architecture.
bio-incubation où tout a été refait en gardant l’ossature mais aussi
l’apparence extérieure.
Seconde et troisième vie : la force du réemploi
Le béton donne aux bâtiments une durabilité remarquable. Sa solidité en fait une base idéale pour imaginer de nouveaux usages. Héritage des années 70, la générosité des structures de cette époque ouvre aujourd’hui la voie à des réaffectations ambitieuses. Un exemple emblématique : l’ancien siège de CBR, signé Brodzki et Lambrichs, désormais transformé en espace de coworking par Fosbury & Sons. L’ossature en béton a été conservée, valorisée et adaptée aux besoins contemporains. À Molenbeek, le bureau AgwA a converti un ancien immeuble de bureaux en école, profitant de la souplesse offerte par la structure d’origine. À la VUB, des logements étudiants ont trouvé une nouvelle vocation en tant qu’incubateur biotech, sans modification de l’enveloppe extérieure.
Le Foodmet, inauguré en 2015, repose sur des modules préfabriqués en béton. Il accueille un marché alimentaire au rez-de-chaussée, des bureaux à l’étage, et… une ferme urbaine sur le toit. Oui, vous avez bien lu : 4000 m² de potager, serres et aquaponie ( poissons, fruits, légumes et herbes aromatiques grandissent dans un circuit fermé zéro déchet) en toiture. Résistance, inertie thermique, modularité… le béton y joue tous ses rôles.
La Manufakture, plus récente, pousse encore plus loin la logique de superposition. Un socle abrite des ateliers de découpe, deux niveaux sont réservés au parking, et le dernier étage accueillera des piscines publiques (dont Bruxelles manque cruellement). « C’est une manière intelligente d’empiler les fonctions, en gagnant de la place sans sacrifier l’usage », commente Hervé Camerlynck.
Préfabriqué, modulable et prêt pour le futur
« Le bois parle souvent de modularité, mais le béton préfabriqué est aujourd’hui tout aussi, voire plus flexible », note Hervé. Il insiste sur l’importance d’une préfabrication bien pensée : qualité contrôlée, personnalisation possible, meilleure adaptation dans le temps. Et surtout, le béton oblige à anticiper. Ce n’est pas le matériau, mais bien les concepteurs qui déterminent la capacité d’un bâtiment à évoluer. En anticipant des hauteurs généreuses, des volumes flexibles, on ouvre la voie à une réelle polyvalence. L’architecte ne conçoit plus son ouvrage comme une fin en soi, mais comme une étape dans un processus. Le réemploi est désormais envisagé dès les premières phases de conception. C’est un véritable changement de paradigme dans la manière de penser l’architecture.
Le béton, matériau du passé ? Oui, mais surtout matériau d’avenir. Il est solide, certes. Mais aussi malin, évolutif, écologique, et esthétique ! Le béton coche désormais toutes les cases de la modernité urbaine, et c’est tant mieux !