Mis à jour le 21 avril 2023

Thomas Pieters, le choix de la raison

Par Shana Devleschoudere
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C’est donc officiel depuis fin février: Thomas Pieters a choisi de franchir le Rubicon et de rejoindre le LIV Golf Tour. Dont nous faisons encore largement écho dans ce magazine, vu qu’il bouleverse complètement le golf mondial.
Pieters, qui a préféré le circuit dissident et ses pétrodollars, disputera à travers le monde une douzaine de tournois (14 au maximum), plutôt que d’évoluer sur le PGA Tour américain, comme le réalise désormais Thomas Detry. En fait, Pieters, attaché à ses racines anversoises où il a d’ailleurs acheté une maison, et désireux de passer davantage de temps avec sa compagne Stefanie et ses deux filles, ne voulait pas s’installer aux Etats-Unis avec elles. Impossible dès lors d’évoluer à temps plein sur le PGA Tour, qui le lui a d’ailleurs bien fait comprendre en ne l’invitant pas au Genesis Invitational, malgré sa place dans le top 50 mondial. La goutte de trop pour l’Anversois, qui a joué la sécurité en étant assuré de gagner, outre la prime d’entrée, au minimum trois ou quatre millions de dollars par an. Certes, ses nombreux suiveurs ont le droit d’être déçus de ce choix. Mais il lui appartient cependant. Et, vu ses arguments avancés, cela apparaît également raisonné… et raisonnable. Dans un premier temps, l’aspect sportif n’est pas non plus complètement rejeté, puisqu’il pourra disputer cette année les quatre majors. Et, jusqu’à nouvel ordre, quelques tournois du DP World Tour. Il reste d’ailleurs en contact avec le capitaine européen Luke Donald en vue de la Ryder Cup, qu’il compte bien disputer! A l’instar de ce qu’avait réalisé le footballeur Axel Witsel, resté en équipe nationale tout en ralliant la Chine avant de revenir dans des grands clubs européens, rien ne dit que Pieters ne ralliera pas un autre circuit mondial dans quelques années, le système actuel étant appelé à évoluer.
A vrai dire, le flou artistique continue à voler au-dessus du golf mondial. Le PGA Tour, qui vient de mettre sur pied toute une série de tournois sans cut, réservé uniquement au top 70 de son propre ranking, est en train d’imiter… le LIV Golf, en devenant de plus en plus fermé. Dès lors, difficile de continuer à prétendre que des points mondiaux ne peuvent pas être attribués à un circuit s’ils le sont à l’autre. En attendant, le World Ranking ne représente plus l’état du golf mondial actuel. Ce qui, à terme, va poser un réel problème dans un sport où les valeurs d’éthique, d’équité et de respect mutuel restent primordiales, y compris pour de nombreux sponsors. La manne financière actuelle risque en effet de s’envoler rapidement, à la hauteur de la chute libre des audiences télévisées en l’absence du Tigre. Ceci dit, en tant qu’amateur du dimanche, que cela ne vous empêche pas de passer une bonne saison golfique sur les terrains de notre Royaume et d’ailleurs.

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